Rocles en GEVAUDAN © Sébastien BRUNEL et Nicolas OGOR
Perché a 1150m d’altitude, entre les eaux du Donozau et de la Clamouse. Ici, le granit est roi et l’imagination est rapidement exciité par les dizaines de chaos rocheux aux formes singulières (malheureusement de plus en plus victimes des terrassements intempestifs au tracto-pelle).
Mais l’imagination est parfois rattrapée par la réalité, il suffit d’ouvrir les yeux et de déambuler au milieux de ces témoins muets de culture d’un autre âge.
Non loin de Rocles, Aurouzet, St Jean la Fouillouse, Pierrefiche etc… portent l’empreinte des shamans de la préhistoire. (voir carte)
Découvrons ensemble quelques un des ces rochers
Situé à l’embouchure du Donozau dans le lac, une dizaine de mètres après le barrage du moulin (moulin détruit et immergé dans les eaux du lac), a 2 ou 3 mètres en dessous du GR4, gît une étrange dalle de granit portant une gravure encore plus étrange.
C’est un bloc de 2,80m de long et 1,5m de large.
La forme fuselée de l’ensemble rappelle aisément la silhouette d’un superbe menhir.
La tranche visible est quand a elle étrangement mince pour un bloc de cette taille. D’une moyenne de 0,30m sur ses deux premiers tiers, l’épaisseur gagne rapidement 0,60m.
Cette particularité semble témoigner de l’éclatement du rocher dans le sens de sa longueur. La pierre repose dans le sens de la pente, sa partie fuselée vers le sommet du talus ou passe le canal (bief) ruiné du moulin (actuellement GR4).
La gravure
Occupant approximativement la premier tiers de la pierre dans sa partie la plus large, elle représente trois cercles tangents séparés par de profondes incisions pouvant atteindre 0,10m.
Incompréhensible message d’un autre age, d’une autre culture…..
Hypothèse concernant la ruine du menhir.
Préhistoire:
Le menhir est fièrement dressé sur une terrasse, dominant la gorge du Donozau (Hypothèse 1).
Epoque moderne:
Couché par le temps ou par les hommes, il est violement projeté du haut de sa terrasse au court des travaux d’aménagements hydrauliques du moulin, et se fend sur les rochers de la gorge (Hypothèse 2).
Il repose actuellement au bord du lac.
Hypothèse concernant la ruine du menhir
Signalé par B.Bardy dans le bulletin du C.E.R. n°13 p.92 : « La pierre énigmatique du moulin du Donozau », le menhir est retombé dans l’oubli. Recouvert par la végétation, mais récemment « toiletté » pour une séance de photographie, il attend la lente remontée des eaux du lac de Naussac vidé entre l’été et l’hiver 2004. Lorsque le niveau maxi sera atteint, la partie inférieure du menhir sera immergée. L’accès à tout engins mécaniques de levage étant impossible pour l’instant, on ne peut pas envisager de le remonter. Mais une petite signalisation pourrait inviter les usagers du GR4 à découvrir suivant le niveau du lac ce surprenant vestige de la préhistoire.
Certains rochers portent sur leurs surfaces d’étranges cavités que l’on nomme selon leur taille :
– Cupules
– Écuelles
– Chaudrons
– Bassins
Leurs diamètres allant de 1 cm à plus de 1 m, leurs profondeurs est variable. Elles sont soit isolées soit groupées de façon logique ou anarchique. Ces empreintes peuvent se prolonger par des rigoles reliées entre elles.
Nous avons remarqué qu’elles se trouvaient souvent sur des rochers à situations élevées (panoramiques), tout cela ayant un rapport avec un culte des hauteurs. Au cours des âges les légendes transmises et la présence de marques ont favorisé la croyance des fées et sorcières (fades, fachinieiro). Mais attention, la présence de bassins sur un rocher n’est pas obligatoirement liée à l’homme. La nature (le gel, érosion etc…) peut façonner des reliefs et cavités non moins étranges.
Les rochers à empreintes de Rocles ont été répertoriés par Eric VALANTIN, président de la société de chasse de Rocles.
Nous en présenterons un des plus significatif.
LE ROCHER DE LA VALLÉE DU DONOZAU
Découvert par M.VALANTIN qui l’utilise comme poste de chasse, cet ensemble de blocs granitiques se trouve à quelques dizaines de mètres de l’ancien chemin royal. Il offre un très beau panorama sur la vallée du Donozau.
Sur le premier rocher de forme tabulaire (G1) sont sculptés deux bassins (C1,C2).
C2 de forme ovale est prolongé par un canal rejoignant l’extrémité de la table granitique.
C1 est un grand bassin circulaire de 0,50 m de diamètre à fond plat et rebord incurvé.
Le deuxième groupe (G2) est sur le flanc d’un gros rocher rond, deux bassins à fond plat regardent la vallée.
D’autres rochers ont été répertoriés par M.VALANTIN dans cette vallée en amont.
LE ROCHER DE LA FACHINEIRE A AUROUZET
Décrit par M. L.BARBAREY dans son ouvrage « Evasions », le rocher se trouve dans le bois qui domine la D988 à la sortie du village.
L’ensemble se compose de 2 blocs coiffés d’un 3ème.
Un siège est creusé à droite d’une cupule.
Derrière le siège un bassin de 0,40 m de diamètre.
LE MENHIR DE PIERREFICHE
Au bord de la D60 à la sortie du village direction le Cellier.
Ce menhir a inspiré le toponyme du bourg, la « pierre fichée ».
Une petite cupule se trouve à son sommet mais n’a d’autre origine que l’implantation d’une croix aujourd’hui disparue.
Ce monument voisin de la commune de Rocles mérite un détour car c’est un des plus beaux menhir debout de la région.